Masturbation : enfin l’égalité des genres ?
Saviez-vous qu’en France, la masturbation a fait partie des troubles mentaux jusqu’en 1974, soit une poussière de temps à l’échelle de l’humanité ? Eh oui, on revient de loin…
Saviez-vous qu’en France, la masturbation a fait partie des troubles mentaux jusqu’en 1974, soit une poussière de temps à l’échelle de l’humanité ? Eh oui, on revient de loin…
C’est un formidable anti-stress et la meilleure façon de connaître son corps tout en se faisant du bien, et pourtant, la branlette a toujours eu mauvaise réputation. Aujourd’hui encore, chez les 15-25 ans, près d’1 personne sur 10 estime que c’est mal de se mas-turber selon cette étude (1). Longtemps, on a cru que seuls les individus de sexe mascu-lin se masturbaient, car eux seuls étaient réputés s’intéresser au sexe (AHA-HAHAHAHAHAH…). Pour les dissuader, on leur racontait que se toucher le sexe était sale, que ça rendait sourd (à croire qu’il y a un interrupteur qui relie le sexe aux oreilles), voire carrément stérile (parce qu’à l’époque, les spermatozoïdes se vengeaient d’avoir été gaspillés pour rien). La révolution sexuelle de 1968 a heureusement démocratisé le plaisir… enfin, surtout pour les hommes. On a mis beaucoup plus de temps à admettre que les femmes aussi avaient le droit :
Aujourd’hui, un peu plus de 7 françaises sur 10 déclarent se masturber selon cette étude (2). C’est autant que les hommes… il y a cinquante ans. Aujourd’hui, ils sont 95% à déclarer s’être déjà masturbés… ce qui signifie au passage que contrairement aux idées reçues, tous les hommes ne se masturbent pas, et que c’est OK. Tout le monde n’aime pas le chocolat, et personne ne se force à en manger : l’essentiel est d’être en accord avec soi-même, sans subir d’injonction.
Au rayon masturbation, et au-delà de l’aspect « technique », il y a d’autres différences entre les femmes et hommes cis. Ils sont beaucoup plus nombreux que les femmes à se masturber tous les jours (35% contre seulement 7%)(3), ce qui est d’autant plus surprenant qu’on le sait, les femmes cis hétéros jouissent plus facilement en solo qu’en duo*(4)*. D’autre part, leur premier support de masturlututu est le porno, contrairement aux femmes, qui préfèrent utiliser leur imagination.
Enfin, si les femmes et les femmes ne sont pas égaux au rayon plaisir solo, les hétéros et les per-sonnes LGBTQIA+ non plus ! Celles-ci se masturbent globalement plus régulièrement que les hétéros, et utilisent plus de sex-toys (5) : 62% des bis en utilisent au moins une fois par mois, contre 52% des homos, et 28% des hétéros.
La banalisation de la culture porn a évidemment contribué à normaliser la masturbation… et c’est l’un des rares aspects positifs du porno mainstream, puisque que ce soit en solo ou en couple, le fait de se masturber avec un sex toy contribue à améliorer la vie sexuelle de 69% des Français, femmes et hommes confondus.
Ce n’est pas pour autant que tout le monde est prêt à poser son vibro bien en évidence sur la table de chevet. En effet, la même enquête a établi que près de 3 femmes sur 10 utilise un sex toy sans en parler à son partenaire, de peur que ça lui « pose un problème ». Mais alors que les hommes sont aussi nombreux que les femmes à faire mumuse avec des jouets pour adulte, l’enquête ne s’intéresse pas à la réaction des femmes face au sex toy de leur partenaire… L’idée hétérocentrée et sexiste selon laquelle un sex toy est un « concurrent » pour un mec, qui devrait être le seul habilité à donner du plaisir à sa meuf est donc LOIN d’avoir disparu de notre incons-cient collectif !
(1) NEONMAG.FR - 45% des 15-25 ans pratiquent la masturbation avec leur partenaire
(2) FEMMEACTUELLE.FR - Notre sondage exclusif - Plaisir sexuel, les femmes se lâchent enfin ?
(3) NEONMAG.FR - 45% des 15-25 ans pratiquent la masturbation avec leur partenaire
(4) SEXTEMBER.FR - 6 choses que tu ne sais pas sur l'orgasme
(5) IFOP.COM - Visio, boulot, vibro... sextoys et bien-être sexuel à l'heure du covid-19