6 choses que tu ne sais pas sur l’orgasme

La distinction « orgasme clitoridien » VS « orgasme vaginal » est un énorme bullshit

On doit cette distinction à Freud, le père de la psychanalyse, pour lequel l’orgasme clitoridien était un signe d’immaturité : en gros, les vraies femmes jouissent avec leur vagin, et les gamines avec leur clito. Cette conception patriarcale et sexiste de la jouissance féminine continue de faire des ravages cent ans après, alors qu’elle n’a aucun fondement scientifique : le clitoris, qui a attendu 2017 avant de faire son entrée dans un manuel de SVT en France, est composé d’une partie émergée, le petit bouton au Nord du vagin, et de deux membranes immergées de chaque côté de l’entrée du vagin. Ce qui signifie concrètement qu’on ne peut pas être vaginale sans être aussi clitoridienne. Et que Freud aurait mieux fait de se taire.

Hommes et femmes ne sont pas égaux devant l’orgasme (hétéros et LGBTQIA+ non plus)

Cette étude (1) montre que 9 hommes sur 10 ont un orgasme à chaque rapport sexuel… et que 1,7% simulent régulièrement. On est très loin de la parité, puisque la proportion des femmes qui simulent régulièrement est de 10%, soit exactement la même que la proportion de celles qui jouissent à chaque rapport. Fun fact (ou pas…), les hommes gays simulent plus que les hétéros : d’après cette enquête (2) récente, la moitié des gays a déjà simulé au cours de sa vie, contre 1/3 des bisexuels, et 1/4 des hétéros. Fun fact (ou toujours pas…), cette proportion est inversée chez les femmes : les lesbiennes atteignent plus facilement et plus souvent l’orgasme que les hétéros. Encore une preuve qu’un pénis ne garantit pas de donner ni de recevoir un orgasme à tous les coups !

Les femmes hétéros jouissent plus facilement seules qu’accompagnées

On l’a vu (3), ce sont les jeunes femmes de moins de 25 ans qui ont le plus de mal à atteindre l’orgasme pendant un rapport sexuel. Mais ce sont aussi elles qui ont le plus d’orgasmes lorsqu’elles se masturbent seules : 45% jouissent à chaque fois (4), contre 31% de leurs aînées. Ça n’est pas très étonnant, puisqu’on sait que pour les femmes, essayer d’avoir un orgasme sans stimulation du clitoris, c’est un peu comme d’essayer de bronzer à l’ombre : c’est possible, mais ça prend nettement plus de temps. Messieurs, faites-vous un rappel, et Mesdames, n’hésitez pas à réclamer si Monsieur n’a pas de wifi.

Un orgasme dure en moyenne moins de 30 secondes

… et celui des femmes est légèrement plus long (5) que celui des hommes : une vingtaine de secondes en moyenne, contre 6 pour les hommes, quelle que soit l’orientation sexuelle. On est bien loin des 20 minutes de vocalises ininterrompues des pros du porno…

On ne jouit pas de la même façon à Paris qu’à Tokyo

Si l’orgasme n’a pas de frontière et heureusement, l’expression de l’orgasme est culturelle, et elle est différente d’un genre à l’autre, et d’un pays à l’autre. Des scientifiques (6) ont notamment établi que les occidentaux exprimaient la douleur de la façon dont les orientaux exprimaient le plaisir, et inversement. En tout cas, dans la plupart des cultures, les femmes sont censées être plus démonstratives au moment de l’orgasme que les hommes, dont la masculinité leur impose de se contenir. Autrement dit, plus la dame crie fort, plus le monsieur est viril, et moins il doit montrer qu’il est content : c’est absurde, mais c’est pourtant les codes du porno mainstream.

La façon dont on se masturbe peut affecter la qualité de l’orgasme

De nombreuses études (7) ont établi une corrélation entre l’augmentation de la consommation de porno et la diminution de la satisfaction sexuelle. Avoir systématiquement recours au porno pour se masturber entraîne une dépendance qui peut avoir des effets nocifs sur la vie sexuelle des hommes, hétéros ou LGBTQI+, et par extension de leurs partenaires. En consommant des contenus de plus en plus intenses pour parvenir à l’excitation, on se coupe du désir et du plaisir de ses partenaires, alors que la satisfaction sexuelle, chez les femmes comme chez les hommes, est étroitement liée à l’échange et à la réciprocité. Bref, il en va du régime masturbatoire comme du régime alimentaire : plus il est varié, mieux c’est !