Mater du porno de manière raisonnée, c'est possible ?

Privilégier le porno féministe et inclusif

Le porno n’est pas « sale » ou « mauvais » en tant que tel, ce sont les conditions dans lequel il est produit et consommé qui le rendent souvent problématique. Le porno mainstream est fait par des hommes pour des hommes, et à ce titre, il est sexiste quand il n’est pas carrément misogyne. Le porno féministe, ça n’est pas du porno mignon avec des licornes et des fées, qui ne sont excitantes pour personne (mais si les licornes vous excitent, on ne juge pas…). C’est du porno réalisé dans des conditions de travail décentes, par des femmes avec des acteurs qui ont un contrôle total de leur corps et de leur image. Dans le porno féministe, il n’y a pas de rapports de violence, de domination ou d’humiliation non consentis.

Parmi les plateformes qu’on vous recommande chaudement : xconfessions.com, créée par la réalisatrice de porno Erika Lust, pinklabel.tv, qui privilégie les réalisateurs émergents et donne de la visibilité aux personnes queer, trans ou handicapées par exemple, souvent sous-représentées dans le porno mainstream, bellesa.co qui contient aussi des nouvelles érotiques et un sex-shop en ligne, ou encore makelovenotporn.tv, une plateforme collaborative d’amateurs qui mettent en ligne leurs vidéos et sont payés pour cela.

Payer pour s’exciter

A l’exception de Bellesa, tous les sites ci-dessus sont payants, ce qui va de paire avec une éthique porno. Eh oui, le X, ça n’est pas un hobby de mecs beaux gosses et de meufs nymphos (ça, c’est un préjugé sexiste), c’est du boulot. Et qui boulot dit rémunération, sinon ça n’est pas du travail mais du bénévolat. Donc la première façon de consommer du porno de façon éthique, c’est de veiller à ce que les acteurs et actrices soient payées correctement. Pour cela, on peut fréquenter des sites safe, tiper directement ses acteurs/camgirls et boys préférés via leurs comptes OnlyFans ou Instagram, ou s’abonner à leurs contenus payants.

Diversifier son régime porno

Tout le monde n’a pas un budget porno illimité, mais même les plus fauchés peuvent consommer du porno de manière plus respectueuse, y compris sur les énormes plateformes qu’on connaît tous. Ne suivez que des profils vérifiés, d’abord. Ensuite, faites gaffe à vos recherches : selon cette étude*(1)*, 1 vidéo porno sur 8 fait explicitement référence à un acte de violence sexuelle, et cette violence concerne particulièrement les très jeunes gens, majoritairement des femmes : ainsi les ados sont 5 fois plus susceptibles d’apparaître dans des vidéos de sexe anal forcé.

Vous avez le droit d’être excité par ce que vous voulez, mais si vous êtes excité par ce qui constitue un délit au regard de la loi, posez-vous des questions… Enfin, suivez les comptes pros de vos actrices et acteurs prefs, likez et partagez leur contenu et n’exigez rien d’eux si vous ne payez pas !

Pour en savoir plus

(1) NEONMAG.FR - Une vidéo porno sur huit a un titre faisant référence a un acte de violence sexuelle